Le fils prodigue, Michel Ciry, 1967
Son père fut saisi de pitié. Luc 15, 20
Pour peindre le retour du fils prodigue, Michel Ciry a préféré mettre en valeur la vaste poitrine du père, ne peignant pas son visage. On devine juste qu’il est en pleine lumière, la même qui effleure les doigts du fils. Sa main palpe, son oreille pressée contre le corps paternel, écoute : le fils s’assure qu’il est bien arrivé auprès de celui qui lui a donné la vie et qui la lui rend. Ses yeux sont fermés, car il sait qu’il ne s’agit pas de regarder mais d’éprouver enfin tout proche le souffle du cœur paternel. La forte main du père caresse cette tête aimée qui lui a tant manqué. Tout ici n’est que tendresse et intériorité. Pourtant la joue creuse et les cheveux ras du fils nous rappellent son errance douloureuse. C’est la leçon de la parabole : Jésus nous apprend que nul n’est jamais trop loin du Père pour oser l’aventure du pardon, aventure toute intérieure où l’on peut sentir et entendre battre le cœur de Dieu. Le vrai et unique visage de Dieu que le Christ nous révèle est une poitrine où bat un cœur tout de miséricorde
Père Venceslas Deblock